Ode Sabourin

Aventure sacrée et libre

La peinture traduit le dedans

Rencontre de mes ombres

et de mes lumières

Histoires de sorcière-guide

Frêles guipures, rocs solides

Je touche l’innommé

Musicienne depuis l’enfance, je suis devenue « performante » sans plaisir. J’ai mené ma quête jusqu’à reconnaître, grâce à la peinture, le fil me reliant à ce lieu magique en moi, la permission d’être.

En 1989, je découvre le modèle vivant : l’impact de la puissance de ces dessins sera déterminant. En 1994, ce sera la peinture. Je choisis de poursuivre de façon plus soutenue cet apprentissage. Par le biais de l’expression par la peinture, je rejoins la musique. Désormais, elle se manifestera dans mes tableaux, tout comme la liberté de la couleur s’est peu à peu intégrée à mon jeu musical.

La peinture c’est un cadeau; c’est arrivé sans effort. Mon enfant intérieure s’émerveille, la couleur la fascine. Quand je peins, je suis cette enfant qui visite son domaine et en ramène des histoires, des visages, des mystères qui se révèlent.

C’est un vertige merveilleux d’entrer en contact avec l’émotion du moment et de la traduire en couleurs. J’accepte, d’une certaine façon, de me jeter dans le vide… d’aller voir et sentir.

Je me définis comme une peintre d’abstraction lyrique, automatiste et coloriste. Travaillant de manière spontanée, sans idée préconçue, le tableau se construit au fur et à mesure que la couleur et la forme des taches me guident. C’est de l’ordre de l’intime. Parfois j’oublie de me rendre au tableau, fascinée par la beauté des couleurs qui parlent sur la palette, à mesure que je mélange les pigments. De plus en plus, je mélange directement sur le support de toile ou de bois; je « gratte, « spatule », crayonne et rêve… », souvent dans une ambiance de musique. Ainsi, je me rends au bout de l’histoire, facile ou difficile, coûte que coûte.

Après, c’est au spectateur de créer sa propre version du tableau. Peindre, c’est aussi l’échange précieux et riche de nos perceptions.

Ode Sabourin